Une église, place « Campo Madonna de l’Orto », une des nombreuses églises de Venise. Une petite église chapeautée d’une coupole et d’un campanile, coincée, à l’étroit entre deux constructions, s’élance, tout en finesse et en légèreté. La partie centrale du petit édifice de briques rouges érigé tout en symétrie est occupée par le porche d’entrée, entouré de fines colonnes et de jolis festons de pierre blanche sculptée. Porche surmonté d’une rosace puis, au-dessus d’un petit oculus tous deux cernés de fines sculptures en pierre blanche.

Les deux ailes latérales sont pourvues d’une fenêtre gothique à lancette et accueillent chacune six statues des douze apôtres dans leur niche de dentelle en pierre blanche.

C’est l’église de la Madonna de l’Orto, elle renferme des peintures du Tintoret qui a vécu à deux pas de là.

Un vaste parvis divisé en deux par une large allée centrale et quadrillé de rectangles réguliers tous emplis de briques rouges disposées en chevrons, seules quelques mousses recouvrent les joints entre les briques. Des rectangles tous identiques : comme ceux des jardins d’antan…

Imaginez… ici les simples, là les médicinales, un carré de salades, un carré de fleurs, un carré d’aromatiques, un carré de carottes…

Imaginez… l’odeur de la terre fraîchement travaillée, du thym et du romarin, des roses…

Imaginez… les couleurs qui se côtoient, ce camaïeu de verts, puis une touche de blanc, une autre de jaune ou de rouge…

Imaginez… le chant des oiseaux, le souffle d’une douce brise dans les feuillages…

Imaginez… la saveur d’une tomate ou d’un radis…

Imaginez un havre de paix, entre deux canaux, dans le tumulte de la ville, juste là au pied de l’église de la Madonna de l’Orto.

C’est l’expérience d’évocation vécue par un groupe de stagiaires, un matin de mai, à Venise, sur le « Campo Madonna de l’Orto », guidés par Elisabetta .

Christine Chaumont Conseillère Pédagogique en Arts Visuels Bar-Le-Duc FR