On plaçait des croix votives aux fontaines, parce que celles-ci constituaient des « ponts » entre ce monde et le monde sous-terrain, inconnu. C’est par ces fontaines que des esprits malfaisants auraient pu pénétrer dans notre monde. L’eau, élément vital, en serait alors maculée, si l’on n’y implantait pas une croix sacrée. Celle-ci avait également pour but de rappeler le souvenir de son fondateur. Ces croix étaient également souvent placées aux carrefours, drum în cruce – cruce în drum, chemin en croix - croix en chemin. Les croix étaient également placées dans les champs, pour protéger les vignes et les vergers de la grêle et rappeler le nom de leurs saints patrons.

Ces croix votives étaient souvent peintes de bleu, couleur du ciel, témoignage du divin. En leur milieu, on y sculptait toujours le soleil, le plus bel ornement du ciel et témoignant du sacré sur terre.
La croix votive bleue roumaine est donc une sorte de fil qui unit les mondes, de bas en haut, qui permet leur communication et offre à l’être humain de tracer un chemin vers le ciel…

Iulian Bucur Bacau, Roumanie